Communiqué de presse - Lundi 23 mars 2009
Soufre sur Dunkerque : le risque industriel ne diminue pas
Samedi, un épais nuage de produits soufrés sest répandu sur Dunkerque, provoquant un carambolage et obligeant les habitants au confinement, le tout dans une certaine cacophonie. Réaction de France Nature Environnement.
Des instructions contradictoires
Quelques jours avant le lancement de la table ronde sur les risques industriels, un nouvel accident vient de se produire à Dunkerque dans une usine qui transforme du soufre liquide en soufre solide. Suite à un incendie, un nuage de produits soufrés, très épais, s'est répandu sur la ville. En raison de labsence de vent et semble-t-il, dune inversion de température, ce nuage a stagné plusieurs heures. Comme d'habitude, les informations les plus contradictoires ont circulé. Il a ainsi été demandé aux habitants de rester confinés chez eux, tout en leur assurant quils ne couraient aucun danger.
Prendre soin des populations à risques
Jean Sename, membre du directoire risques industriels de FNE, rappelle que « les émissions de dioxyde de soufre et d'hydrogène sulfuré ne sont pas anodines. Ainsi le dioxyde de soufre n'est pas seulement irritant. Il provoque une altération de la fonction pulmonaire particulièrement préoccupante chez les enfants, les personnes asthmatiques, souffrant de bronchites, de gênes respiratoires. » Dans les accidents de type nuage toxique, il est essentiel de se rappeler qu'il existe des groupes à risque plus fragiles que « le fameux français moyen » souvent introuvable. C'est à ceux-là que devraient s'adresser les alertes.
1200 accidents industriels par an en France
FNE constate que le nombre d'accidents industriels ne se réduit pas en France. Ainsi, le bureau danalyses des risques et des pollutions industrielles a encore répertorié 1216 accidents industriels en France en 2007, dont près de 20% sont dus à des installations non classées ICPE, alors que la loi Bachelot ne concerne que les 600 usines les plus dangereuses.
Une table ronde pour combler les lacunes du Grenelle
FNE attend énormément de cette table ronde de « rattrapage du Grenelle » qui a fait l'impasse sur les risques industriels. La fédération sera particulièrement exigeante sur les résultats et ne cautionnera aucune diminution du contrôle sur les risques industriels au nom d'une relance de l'économie.
Objet : suite de l'incendie CITIS PETITE SYNTHE
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L'association de défense de l'environnement ADELE Dunkerque s'étonne qu'aucune donnée chiffrée sur l'évolution des teneurs en dioxyde de soufre (SO2 ) et autres composés plus ou moins nocifs, générés par l'incendie du stockage de soufre (H2S).,mesurées par le réseau ATMO et sur le site du sinistre, n'ait pas fait l'objet d'une communication plus précise à destination des habitants ( les différents intervenants sur les ondes s'étant contentés de rassurer les auditeurs en affirmant que les concentrations observées , détectées par les différents appareils de mesure se sont avérées trés basses , en tout cas , bien en dessous des limites présentant un danger pour la santé humaine ( seuil d'alerte ) : ce qui reste quand même à vérifier .
L'ADELE demande des précisions quant aux modalités d'exploitation des résultats fournis par les différents appareils de mesure mis en oeuvre.
L'ensemble des évènements doit être à présent examiné dans le détail , en particulier l'évolution du nuage toxique pendant et au sortir du phénomène d'inversion de température et ainsi permettre de mieux appréhender les enseignements nécessaires pour évaluer l'impact spatial d'un tel phénomène.
Le vice président de l'ADELE
MARIETTE Michel